Rend visite à un vieil ami, presque un filsJ

James n’avait jamais remit les pieds dans son ancienne école. D’ailleurs il avait fait de très rares apparitions en public, la dernière remontant au baptême de la fille de Shawn. Autrefois dynamique et aventurier, James était aujourd’hui comme un loque. Il avait été meurtris par des gens qu’il pensait être des amis. La gazette du sorcier et l’opinion publique l’avait enfoncé jusqu’au bout et l’ancien professeur avait plongé dans de nombreuses dépressions.

Il vivait aujourd’hui complètement seul et isolé dans ce manoir qui sentait l’humidité dans toutes les pièces et dans lequel les insectes se promenait par centaine sur les murs donc le papier peint, lorsqu’il n’avait pas été déchiré était infecté de grosses tâches de moisissures.

De plus quasiment plus aucun meuble ne tenait en place. Tables, chaises, commodes et tout le reste était dans la plupart des cas en mille morceaux, comme si des griffes puissantes et meurtrières s’étaient soulagées dans ces autrefois meubles de valeur.

Soudain une voix se fit entendre mais James ne répondit pas. La porte s’ouvrit toute seule, c’était une combinaison magique qu’il avait installé au cas où quelqu’un viendrait et qu’il ne serait pas en état de se lever.

Et d’ailleurs ce jour-là James était affalé sur son grand fauteuil, une dizaine de bouteilles de whisky vides à ses pieds. Il avait un air ivre et toutes les années n’avaient pas arrangés son physique, la lycanthropie y étant pour beaucoup.

Ainsi il ne reconnut pas Justin lorsque celui-ci entra dans la pièce, mais il posa tout de même sur le vieil homme un regard vitreux.

« Sortez… Partez de chez moi, j’attends mon fils… »

Et oui, toujours ce fameux fils !
Beaucoup de monde s’était lassé de la conduite de James Matthew Barrie. Il ne parlait plus que de Peter et était devenu de plus en plus ennuyeux, et même ses amis les plus fidèles n’avaient plus cherché à le contacter

[Franchement bravo ! Lorsque j'ai su que tu allais reprendre Justin j'ai eu quelques doutes mais je dois avouer que j'ai eu tord ! Tu joue Justin de manière excellente, on dirait Alex, et c'est un vrai plaisir de retrouver le vénérable directeur Wink

Bravo à toi d'avoir reprit un rôle pas facile !]

Soudain une lumière vive éclaira la pièce et James ferma les yeux. Il y avait tellement longtemps qu’il n’avait pas vu la lumière du jour que sa vue s’était habituée à l’obscurité de la demeure.

« Eteignez cette lumière abrutit ! »

James semblait violent, sans doute à cause de l’alcool qu’il venait d’ingurgiter. Soudain un bruit semblable à un petit tonnerre résonna dans la pièce, James venait de lâcher un pet qui embauma la pièce. Déjà que celle-ci sentait le renfermé, l’humidité et même le sang, l’odeur devint vite insoutenable.

« Je n’ai pas de père ! »

s’écria alors l’ancien professeur.

Il essaya de se lever mais s’écrasa avec lourdeur dans son fauteuil miteux.

« Il a été tué par des mangemorts. Maintenant partez, Peter ne va pas tarder ! »

Il essaya une nouvelle fois de se lever et il y arriva cette fois-ci mais repoussa les bras de Justin, ne le reconnaissant visiblement pas. Il s’appuya sur les débris de meuble et arriva au seul meuble intact de la pièce : une vieille armoire, gravée avec des maléfices latins. James ouvrit la porte de l’armoire mais soudain un vacarme retentit dans la pièce. Une quantité considérable de bouteilles de whisky s’écroulèrent sur James. Ces bouteilles étaient entassées dans cette armoire depuis près de huit ans.

James essaya alors de se dépêtrer de la montagne de bouteille.

« CASSE-TOI ! »

s’écria-t-il à l’adresse de Justin.

Visiblement James avait perdu la boule et n’hésitait pas à se montrer très malpoli à l’adresse de quelqu’un qui lui avait très souvent sauvé la vie.

James s’appuya au bras de Justin, il empestait l’alcool et visiblement il n’avait plus prit un bon bain depuis bien longtemps. L’ancien professeur fixa le vieil homme en face de lui, comme s’il fallait un certain pour se rappeler de son visage.

« Justin ?… » se contenta-t-il de répondre.

Il semblait assez perdu et son regard se perdit sur la grande armoire, à présent vide.

« Je t’attends depuis si longtemps… »

Il rejoignit alors son fauteuil en zigzaguant et se jeta dans celui-ci.

« Regarde ce que je suis devenu. Le grand James Barrie, autrefois prêt à décrocher la lune et à s’imposer comme le meilleur professeur… Je suis une loque… »

Son regard se porta alors sur le mur. Un cafard était en train de le grimper. James empoigna le cafard et avant que Justin ait pu dire quelque chose il croqua dans l’insecte qu’il semblait trouver à son gout.

« Ils sont meilleurs que d’habitude… »

Mais avant que James ait pu rajouter quelque chose, un grincement se fit entendre et de la poussière tomba du plafond qui n’allait pas encore tenir très longtemps.

« Ce sont les rats… » expliqua alors James.

Il termina son cafard et se retourna ensuite vers le directeur.

« Je t’offrirais bien quelque chose mais je n’ai plus rien - je vis dans la misère la plus totale. Je sais pas si tu te souviens de la bagarre que j’ai eu avec Salomon ? Et bien deux semaines après mon coffre était malheureusement entièrement vide. Des dettes me sont sorties de nulle part et bien sûr je n’ai pas pu y faire face… »

Il fit alors signe à Justin de prendre place dans un fauteuil en face de lui qui semblait contenir quelque chose qui ressemblait à du vomi.

« Pour toi je vois que tout va très bien… »
On pouvait presque sentir du reproche dans la voix de l’ancien professeur.

James écoutait le vieil homme présent à face de lui, une pointe d’amertume dans le regard. Alors comme ça pendant toutes ces années il n’avait pas eu le temps de venir voir celui qu’il appelait son ’fils’ ?

L’ancien professeur se mit à ricaner.

« Tu n’es pas mon père. Je pensais autrefois qu’en trouvant quelqu’un que j’appréciais et en l’appelant papa mes soucis allaient s’arranger. J’ai toujours était un adepte des méthodes de Albus Dumbledore : l’amour guérit tout, l’amour ci, l’amour ça ; et regarde où ça m’a mené ! L’amour est une erreur stupide et cruelle !… »

Il tourna alors le regard vers le fond de la pièce et sembla prit de gestes nerveux. Ce ne fut qu’après quelques minutes et une fois qu’il sembla calmé qu’il se retourna vers le directeur de Poudlard. La fureur se voyait à présent sur son visage.

« Tu te plains mais tu ne regarde pas les autres ! Huit ans que je t’attend, que j’attends l’aide d’un soi-disant ami. Personne ne s’est cependant soucié de moi et j’ai étais obligé de vendre tout ce que je possédais, même mes livres de cours ! Les seules choses qu’ils me restent sont cette bicoque qui tombe en ruine, les vêtements que je porte sur moi depuis près de quatre ans et ma baguette magique. »

Sa fureur sembla cependant s’apaiser au bout de quelques minutes.

« Combien je dois ? Je ne le sais même plus. Salomon a fait en sorte que je doive des montagnes et des montagnes de gallions et je suis sûr qu’il en rajoute tous les mois. Je suis convaincu également qu’il bloque ma retraite car en huit ans je n’ai pas touché une mornille ! »

Voyant que le directeur refusait de s’asseoir il se décida à lui donner quelque chose à grignoter ; il tendit alors sa main vers le mur et attrapa deux nouveaux cafards. Il en proposa un à Justin et croqua dans l’autre.

« Profites-en c’est gratuit et de toute façon c’est le seul truc que je puisse manger. Mais goutes les, l’humidité les rend croustillant… »

Cependant vu la grimace qu’il fit juste ensuite il ne devait pas tellement les apprécier.

« Ca fait cinq ans que je me nourris de cafards et de rats… Je n’ai plus rien Justin, plus rien ! Et je ne veux pas que l’on m’aide, j’ai ma fierté ! »

James observa Justin et se mit à rire. Pas d'un rire franc et jovial comme autrefois mais d'un rire sadique et méchant, froid, comme si aucun sentiment n'émanait plus de l'homme au teint cireux et aux cheveux parsemés de mèches blanches.

« Vous n'avez toujours pas réussi à coincer Salomon ? Vous vous êtes ramolli par la barbe de Moïse et des prophètes ! »

Il sortit alors sa baguette magique et la posa sur ses genoux.

« Il faut dire qu'il vous cause beaucoup plus de difficultés que Ombrage et Bourbon... »

Justin expliqua ensuite que James ne pouvait pas refuser son aide, qu'il devait mettre derrière lui sa fierté et accepter l'aide de l'homme qui ne lui avait pas donné de nouvelles depuis près de huit ans, laissant Barrie dans la misère la plus totale.

« NON et NOOOONN ! Je ne veux pas de ton aide ! Je suis bien comme je suis c'est tout. Tu crois que j'ai envie de voir la pitié dans le regard de ceux que j'ai connu autrefois ? Tu crois que je veux dépendre d'un homme qui est débordé et qui ne trouve pas le temps pour ses amis proches ? Tu crois que j'ai envie d'affronter le regard de celui qui m'a ruiné ? NON je ne le veux pas, je n'ai plus la force de lutter, je veux qu'on me laisse... »

Il prit alors sa baguette magique et la pointa vers la porte qui s'ouvrit dans un horrible grincement.

« Maintenant sors de là, je ne veux plus jamais te revoir. Peter va revenir et je ne veux pas qu'il te trouve. Nous avons tiré un trait sur notre ancienne vie et nous vivons très heureux dans ce manoir fraichement retapé. »

Il semblait être comme dans un rêve. Brusquement le manoir en ruine lui était apparu comme un manoir magnifique, avec de belles tapisseries, de grands chandeliers et d'une propreté écarlate, comme au temps de son enfance.

Soudain un étrange craquement venant du plancher se fit entendre... Mais James ne sembla pas s'en préoccuper.

James écouta Justin parler de la force de Hubert Salomon. Décidément cet homme avait l'air plus fort qu'il n'y paraissait, et ce malgré son grand âge. Alors que James allait répondre que l'ordre du phénix semblait être moins fort qu'à une époque, Justin se précipita sur James et le sortit, le plafond du manoir s'écroulant derrière eux.

Le vieux directeur posa ensuite James sur une couverture et se lança des fleurs, du moins c'est ce que James en pensait. L'ancien professeur de défense contre les forces du mal lançait des regards épouvantés à ce qu'il restait du manoir, c'est à dire la façade !

« Non mais regarde ce que tu as fais ! Tout allait si bien, il a suffit que tu vienne au bout de huit ans pour que mon magnifique manoir tombe en ruine ! Tu es jaloux c'est pour ça que tu fais tout ça, tu veux ma mort vieux fou !... »

Il se releva alors et se dirigea vers le manoir. Soudain sa démarche devint vacillante et il se rassit dans la terre cette fois-ci

« QU'EST CE QUE TU VEUX AU JUSTE ? »

Ses yeux exorbités étaient injectés de sang. Il ressemblait davantage à un animal et sa lycanthropie semblait bien plus visible qu'autrefois.

« Je t'ai dis que je voulais pas de ton aide, je veux me débrouiller SEUL... SEUL tu m'entends ! »

Il sortit sa baguette magique qu'il avait heureusement eut le temps de prendre avant que Justin ne le tire du manoir et la pointa sur le manoir.

« Réparo ! Réparooo !... »

Le seul effet qui se produisit fut l'apparition de quelques étincelles au bout de la baguette de l'ancien professeur qui n'arrivait plus à lancer de sort aussi simple visiblement.

James observa les traits du vieil homme en face de lui. Il lui rappelait un certain William Boaster qui l'avait remplacé dans l'enseignement de la défense contre les forces du mal et qui avait tendance à se venter sans cesse. Et justement le directeur de Poudlard parut dans cette optique aux yeux de James. Justin expliqua qu'il avait sauvé de très nombreuses fois la vie de l'ancien professeur de défense contre les forces du mal.

« Et en plus tu te vantes... C'est pathétique – tu crois que parce que tu m'as sauvé la vie tu as tous les droits ? »

James posa un regard mauvais sur Justin.
Il n'avait plus confiance dans ce vieil homme qui l'avait abandonné durant toutes ces années.

« Arrêtes de m'appeler ton fils ! Je ne le suis pas ! » lança t-il d'un ton coléreux.

Soudain il le vit alors : Peter Barrie poussait le magnifique portail en fer forgé et pénétrait dans le jardin parfaitement entretenu. Bien entendu le jardin était actuellement rempli de ronces mais James semblait perdu dans son rêve.

Peter bondit alors vers James qui le prit dans ses bras, ne faisant même plus attention à Justin qui devait se contenter de la vision d'un James serrant un fils invisible.

« Alors qu'as-tu fait à l'école ? » demanda James.

Pour une fois il était souriant et paraissait déjà avoir rajeunit.

Il prit alors Peter par le bras et le conduisit jusque vers l'antre de la porte. Soudain Peter se volatilisa. James le chercha des yeux, il avait disparu et le manoir était devenu gris, repoussant et sale. En ruine !! Les yeux de James remplit d'interrogation se posèrent sur le jardin en friche puis sur Justin, toujours planté au milieu des mauvaises herbes.

« RENDS MOI MON FILS ! » hurla-t-il.

Il tira alors sa baguette magique et la pointa sur le grand manitou.

« AVADA KEDA... »

En l'espace de quelques instants James se retrouva désarmé. Il n'avait pas très bien compris ce qu'il se passait mais le vieux grigou devait avoir plus d'un tour dans son sac. L'ancien professeur se retrouva donc en face du vieillard avec l'envie de le cogner, de lui faire si mal que tout son corps en souffrirait pendant des années.

Alors qu'il s'approchait du directeur, une vision lui vint cependant : celle d'un petit cercueil que l'on posait dans un trou fraichement creusé. Sur celui-ci le nom de son fils. James, légèrement dérouté se tourna vers le directeur.

« Il... il est mort ? » demanda-t-il, des sanglots dans la voix.

Et sans attendre la réponse du vénérable vieillard il s'assit sur le sol dégoutant et se mit à pleurer. Cette position pouvait paraître pathétique, il fallait juste qu'un journaliste n'est pas la brillante idée de passer près du manoir à ce moment là, ou James serait ridiculisé une fois de plus.

Il pleura ainsi pendant plusieurs minutes. Lorsqu'il eut terminé il tourna sa face larmoyante vers le vieil homme.

« Rien ne sera jamais comme avant Justin... As-tu déjà perdu un fils ? »

Il sortit un mouchoir crasseux et souffla dedans.

« Et où est-ce que j'irais ? »

James semblait anéanti. Il tourna ses yeux larmoyants vers le directeur de Poudlard, comme si celui-ci allait lui annoncer qu'il s'agissait d'une mauvaise blague, qu'en fait Peter était en très bonne santé et qu'il n'allait pas tarder à rentrer.

« J'ai vu son enterrement, je viens de le revivre... Ce petit cercueil que l'on descend petit à petit... » commença-t-il. Il ne pouvait visiblement pas aller jusqu'au bout de sa phrase. Il recommença à verser quelques larmes et une fois calmé il décida de ne plus se remémorer sa vision.

« Shawn ? C'est lui qui a vengé Peter ? Faudra que je le remercie... »

Il paraissait bien décidé à exprimer sa profonde gratitude envers le jeune auror.

« D'ailleurs faudra que je rende visite à ma filleule, étant son parrain je suis censé la protéger... Je suppose que les forces du mal aimeraient s'en emparer, elle est la fille de l'auror qui a terrassé Skeeter et de la Ministre de la magie... tu ne crois pas ? J'espère qu'elle est bien protégée au moins. »

James songea alors à la façon dont Shawn avait du se débarrasser de Skeeter.

« Il paraît que ça a était un duel époustouflant... Et puis notre petit Shawn est devenu plus puissant que moi ! »

Il avait l'air fière en prononçant cette phrase.

« Écoute si ma filleule est à Poudlard je dois y être aussi ! Ma place est là-bas auprès d'elle ! »

L'air décidé il se releva.

« Mais avant je crois que j'aurais besoin d'un nouveau look... Je devrais garder le noir, le deuil de Peter n'est pas fini, je le commence juste... »

Il sortit alors sa baguette magique et la pointa sur son visage.

« Que dis-tu de ceci ? »

James sembla surprit. Alors comme ça le nouveau professeur de défense contre les forces du mal n'avait pas toute la confiance de Justin Freeman ?

« Et bien on peut dire que tu n'as pas tellement de chance avec tes professeurs de défense contre les forces du mal dis moi... »

James, fière de lui contempla alors sa veste de velours.

« Je n'ai pas tellement perdu la main on dirait. »

Justin lui posa ensuite deux questions. James sembla y réfléchir. Il posa alors ses yeux sur le vieux manoir en ruine avant de donner sa réponse au directeur de Poudlard.

« Tu as toujours été un père pour moi et ça ne change pas... et je suis sûr que cette fois-ci je te battrais. »

Il lui accorda un sourire qui disparut cependant assez vite.

« Que vont dire les parents quand ils sauront que tu as engagé un fou dangereux ? »

[Roh la la avec mes absences et tout j'avais complètement oublié ce topic :S Excuse moi !!]

James observa Justin. Les traits du vieil homme avaient prit un coup, du moins c'est ce que James pensait. Peut-être le directeur de Poudlard avait eu de gros soucis ? IL avait entendu qu'il avait été battu quelques mois après son départ de Poudlard.

- J'ai entendu que des mangemorts t'avaient battus ? demanda-t'il la george serrée.

Il repensa alors aux nombreuses souffrances qu'il avait du subir de son côté également.

Il lança ensuite un regard sur les ruines du manoir.

- Ca...ça te dérange pas si je m'installe à Poudlard le temps de trouver des fonds pour retapper le manoir ? Si mon oncle d'Amérique Willie Langueroussie vient et qu'il le voit dans cet état je peux dire adieu à son héritage...

Cependant il tenait à mettre quelques points sur les "i".

- Attention je ne veux pas voler la place à McDuncan. J'attendrais patiemment qu'il parte... Je sais ce que c'est que de perdre son boulot et je ne le souhaite à personne. Mais disons que les gens de mon espèce et bien... disons que j'en ai l'habitude désormais.