Un réveil qui sent le brûlé

James se souvenait d'avoir demandé à Luka de le porter, alors qu'ils étaient dans la forêt interdite, puis après... le trou noir. L'enseignant qui s'occupait de la défense contre les forces du mal était incapable de se souvenir de la moindre chose. Tout ce qu'il savait c'est qu'il s'était réveillé dans un lit douillet et que certains endroits de son corps lui faisaient terriblement mal, trace de l'attaque des scroutts à pétards qui n'avaient pas manqué leur proie.

L'enseignant se posait des questions. Qu'il se laisse surprendre aussi facilement par une bande de scroutts à pétard alors que ceux-ci étaient plutot solitaire... c'était bizarre. A son avis quelqu'un avait jeté un sortilège à ses bestioles et avait ordonné à la horde d'attaquer le loup-garou. Maintenant qui et pourquoi ? Cela restait la principale question.

En ce matin du mois d'octobre l'enseignant qui commençait son 15e jour à l'hopital se redressa sur son lit, pendant qu'une vieille infirmière arrivait, une piqure dans la main.

- Je refuse de recevoir cette piqure dans les fesses une nouvelle fois ! J'ai les fesses tellement piquées qu'on dirait un emmental !

La vieille infirmière ne rebroussa pas chemin et James tenta de se lever. Malheureusement pour lui la vieille femme savait y faire avec les patients capricieux et l'enseignant étouffa un petit cri.

- Garce !

Ce mot s'était échappé pendant que la vieille infirmière sortait de la chambre. James était décidément un homme bizarre. Soudain une idée lui vint. Il appuya sur le bouton qui appelait les infirmières et s'écria bien fort.

- Je veux que quelqu'un vienne me retapper mes coussins ! Dépèchez-vous mon dos est en train de morfler !

Visiblement toujours d'aussi mauvaise humeur il attendit en croisant les bras et en fixant la porte d'un regard maussade une aide quelconque.

Olivia marchait doucement dans les couloirs de Sainte-Mangouste, souriant aux patients attendant. C'était toujours plus facile d'attendre quand une jolie et jeune médicomage venait vous sourire gentiment. Elle soignait les petits cas sans importance et sans grande méthodes, comme les doigts coupés par inadvertance et quelque petits cas comme celui-là, avant de retourner derrière le bureau ou certaines infirmière chuchotait à voix basse sur un des patients. Olivia n'était pas idiote pour savoir qu'elles parlaient de James Barrie, un patient qui était à l'hôpital depuis 15 jours et qui faisait voir de toute les couleurs aux pauvres petit infirmière.

La sonnerie de la chambre de Monsieur Barrie se fit entendre pendant qu'il clamait haut et fort qu'il voulait quelqu'un dans sa chambre pour retaper ses cousins et tout de suite. La jeune femme déposa un regard sur ses collègues qui avait toute tournés son regard vers elle en croisant les bras. Elle soupira fortement.

- Ça va... j'ai compris ! J'y vais, je m'en occupe !

Un petit sourire de gratitude apparu sur certains visages alors que d'autres semblait lui dire " Bonne chance ma grande ! " Bonne chance ma grande ! ". Après avoir survécu à la Leucémie, Olivia se disait qu'un simple petit patient de mauvaise humeur était une tasse de thé !

Olivia entra dans la chambre du professeur avec un grand sourire. Elle s'approcha de lui de sa démarche féminine et planta son regard dans le sien.

- Bonjour, Monsieur Barrie. Nous n'avons pas encore eut la chance de se rencontrer, je crois ! Je suis Olivia Martina et je vais m'occuper de vous. Vous voulez ?

Olivia lui souriait toujours aussi gentiment.

James fixait la porte les bras croisés jusqu'à ce que celle-ci s'ouvre et laisse entrer une ravissante infirmière que James n'avait encore jamais vu. Pourquoi les autres ne venaient-elles plus ?

- Bonjour, Monsieur Barrie. Nous n'avons pas encore eut la chance de se rencontrer, je crois ! Je suis Olivia Martina et je vais m'occuper de vous. Vous voulez ?

L'enseignant l'observa d'un air intrigué.

- Enchanté... mais où est passée Patty ?

Visiblement la jeune femme n'avait pas l'air d'avoir de mauvaises intentions, il pouvait peut-être lui faire confiance. Après tout tous les gens ne cherchaient pas à tuer James Barrie et même si le loup-garou était secoué par son attaque il ne devait pas tomber dans la paranoïa.

- Vous n'avez pas entendu ? Je veux qu'on me retape mes coussins ! Ce n'est quand même pas compliqué. Je vous signale que je paie pour un service de qualité et je suis souffrant en plus. Je trouve vraiment que vous manquez de plus en plus d'attention à mon égard voila.

Décidément le professeur Barrie n'était pas du tout sous un très bon jour, dommage que les infirmières ne le connaissent pas en tant normal, ça se passerait surement mieux que ça. Restait juste à espérer que la ravissante infirmière tiendrait le coup et n'enverrait pas sa soupe dans le visage du charmant enseignant, plus embêtant que jamais.

Malgré l'humeur massacrante de son patient, Olivia gardait le sourire. Elle avait vécu des choses bien pire que ça dans toute sa vie, alors ce n'était pas un petit grincheux qui allait changé sa vision de la vie. Elle s'approcha donc du lit de son patient et jeta un oeil sur la fiche que la médicomage qui l'avait soigné.

" Patty ? Elle a laissé tombé, comme les seize infirmières avant elle. Vous avez un don pour repousser les vieilles dames, Monsieur Barrie. Patty a décidé qu'elle allait piquée les fesses d'autres patients, se sera donc moi qui vous piquerez, à l'avenir et croyait moi, j'adore que mon patient collabore un temps soit peu !"

Le jeune femme regarda plus en détail plus en détail la fiche du professeur et eut une expression imperceptible qui traversa son visage. Le pauvre homme avait été attaqué par un troupeau de scrouts à pétard. Dans sa carrière, Olivia avait eut le loisir de tomber sur des gens qui mentaient sur les raisons de leurs blessures, pour ne pas paraître idiots en avouant qu'ils avaient joués avec des objets moldus, mais à voir l'état de James elle le croyait sur paroles.

La jeune médicomage s'avança vers le professeur avant de bien placer les coussins comme celui-ci lui souhaitait. Peut-être que cette petite attention le rendrait de bien meilleur humeur ?

" Voilà, monsieur Barrie. J'espère que vous vous sentez mieux. "

Elle lui fit un sourire réconfortant avant de jeter un regard vers l'extérieur. Plusieurs gens passait dans ce couloir, et pour le moment, il n'y avait pas un chat. Étrange, tout de même ! Peut-être était-ce l'humeur matinal de l'enseignant qui y était pour quelque chose ? Bref ! La jeune femme reposa son regard vers James.

" Alors, y a-t-il quelque chose d'autre que je pourrais faire pour vous ? Vous avez faim ? Si oui, je vous commande un des meilleurs plats de Sainte-Mangouste. "

James observa Olivia d'un regard furieux.

- Les seize étaient toutes plus incompétentes les unes que les autres ! La première n'a pas mouillé ma brosse à dent, la deuxième m'a renversé la soupe chaude sur mon pyjama, la troisième a jeté ma paire de chaussettes préférée... Dois-je vous faire l'inventaire complet ou est-ce-que cela vous suffit-il ?

Ouh la, la jeune femme n'aimait pas qu'on lui résiste. Fort bien, mais si elle pensait que James allait recevoir des piqures sans broncher, mieux valait ne pas compter dessus. D'ailleurs l'enseignant ne répondit rien mais n'en pensa pas moins tout le contraire. Si elle avait eu de gentils patients jusqu'à présent elle allait gouter le caractère têtu.

- Et désolé si je vous parais brutal mais je n'y peux rien... c'est ma maladie qui veut ça... et oui être un loup-garou ça n'arrange rien au caractère des gens. Si vous aviez la lycanthropie vous comprendriez ma position...

Pauvre James, il aurait surement aimer que l'infirmière le plaigne. Elle retapa ses coussins et James s'installa plus confortablement, sa grimace boudeuse se transformant en petite mine.

" Alors, y a-t-il quelque chose d'autre que je pourrais faire pour vous ? Vous avez faim ? Si oui, je vous commande un des meilleurs plats de Sainte-Mangouste. "

- Oui je voudrais du pain bien frais et du caviar... avec une bouteille de champagne si possible ? Smile

Olivia, pour ne pas changer, ne broncha pas du tout devant les remarques de James face à ses collègues. Elle leva un sourcil quand il commença à énumérer tout les raisons qui faisait en sorte que les infirmières qu'il avait eut était... comment avait-il dit déjà ? Ah oui ! Incompétente. La jeune infirmière resta debout devant le lit de l'enseignant avec une forte envie de lui donner une grosse dose de tranquillisant, grosse dose, par pour le tuer, non ! Mais parce qu'un petit dose ne serait pas assez pour calmer un lycanthrope.

- Vous savez, si vous vous arrêtez à de simple petites choses comme ça, personne ne viendras s'occuper de vous, parce que je n'ai pas l'intention de mouiller votre brosse à dent, vous pouvez le faire tout seule ! Et pour la soupe, tout le monde fait des accidents ! Soyez reconnaissant que se soit le pyjama et non les bijou de famille qui reçoit tout !

Olivia croisa les bras contre sa poitrine pendant que le loup-garou continuait de se plaindre. D'un geste calculé, elle replaça une mèche de cheveux qui s'était détaché de sa coiffure assez complexe et déposa vivement ses mains sur ses hanches, comme une maman le ferait quand elle est prête à gronder son enfant.

- Vous ne pouvez pas tout mettre sur la faute que vous êtes un loup-garou, monsieur Barrie. Il y a quelques personnes qui sont dans votre situation et qui son beaucoup plus vivable, entre les murs de cet établissement. Si vous croyez être le seul malade ici, vous vous trompez ! Moi même, je suis sortie d'une maladie mortelle et je ne me plains pas. Je remercie la vie tout les jours d'être encore en vie !

Une fois qu'elle eut placé les coussins de James comme il le souhaitait, son visage prit un air un peu plus... gentil ? Un sourire apparut alors sur le visage de la médicomage et se sourire fut vite transformer en découragement. La commande de James était un peu trop coûteuse pour ce qu'ils pouvaient lui offrir.

- Mais bien sûr ! Je reviens tout de suite.

Olivia quitta la chambre un court instant avant de revenir avec un plat de... bouillis.

- Voilà ! Un caviar en bouillis avec le pain frais. Superbe n'est-ce pas ? Et la bouteille de champagne à été remplacer par un bon jus de pommes, gracieuseté de Sainte-Mangouste.

Elle lui fit un grand sourire avant de devenir sérieuse.

- Maintenant, mangé ! Ça va devenir froid !

Aïe visiblement l'excuse du loup-garou ne marchait pas... Bon d'accord ce n'était pas une raison mais qu'Olivia n'ai pas à se plaindre. Elle aurait par exemple pu tomber encore bien pire, sur Stanislas de Tartas par exemple, qui distribuait des coups de pelles à qui le souhaitait.

L'infirmière avait enfin pris commande du pain frais, du caviar et du champagne demandés par James. Elle s'en alla quelques instants pendant que l'enseignant se régalait par avance du futur repas de Roi qu'il allait prendre. Il n'avait pas mangé ce genre de nourriture depuis quelques mois (ses larges revenus en tant que directeur de l'agence Barrie combiné à son salaire d'enseignant et sa pension d'ancien auror lui assuraient un large train de vie).

Enfin Olivia revint et déposa le plateau devant James. Tout d'abord celui-ci resta figé mais son tint vira petit à petit au rouge.

- Vous vous moquez de qui ?? Je ne veux pas de cette cochonerie !! Ah ça non, faites en ce que vous voulez, donnez la au chien mais moi je n'en veux pas. Je veux du caviar et du champagne, vous m'entendez ? CAVIAR + CHAMPAGNE !! Ce n'est pas compliqué.

Il posa le plateau sur la table de chevet à côté de lui, et encore il dut se retenir pour ne pas l'envoyer valser contre le mur d'en face, peut-être un petit signe de politesse ? Quoi qu'il en soit sa bouche afficha à nouveau une grimace boudeuse et il agita l'index tout en s'adressant à la ravissante infirmière.

- Je veux ce que j'ai commandé où je me laisse mourir de faim na ! Vous aurez ma mort sur la conscience - ça risque de faire tâche dans la gazette du sorcier vous ne croyez pas ?

Olivia eut une pensée rigolote quand James lui dit de le donner au chien. Elle n'était pas une jeune femme méchante, mais il fallait avouer qu'il arrivait à tout le monde d'avoir des pensées un peu... traîtresse. Donc, comme vous l'avez sûrement deviné, elle avait pensé au statut de loup-garou de son patient, statut que des gens appelé souvent " mon tit loup-loup " ou encore, et plus dans ce cas " mon tit chien ! ". Elle eut un petit rire qu'elle retint, pour ne pas se faire cafarder par James, mais elle savait qu'il remarquerait sûrement son rire et qu'il le prendrait personnel.

La jeune médicomage leva les yeux au ciel quand il lui dit qu'elle aurait sa mort sur la conscience. Mais quand il dit que cela ferait tâche dans la Gazette elle ne put retenir un rire de sa part.

" Dite moi sérieusement ce qui ferait tache ? Le fait que vous vous êtes laissez mourir parce que moi, méchante infirmière, vous à forcer à manger la même chose que tout les patients ? Ah oui ! Vous aurez vraiment l'air brave de vous être laissez mourir parce que vous n'avez pas eut ce que vous vouliez à manger. Le grand James Barrie, tué à cause d'une bouillis ! "

Elle retourna à côté du lit et pris la cuillère de bouillis qu'elle mis de force dans la bouche de James. Cette bouillis était pourtant très bonne et apprécié de tout les patients. Mais lui, il ferait sans aucun doute son difficile.

" Bon, et maintenant, avalez moi ça. "

Par la barbe de Merlin cette infirmière se payait la tête de James Barrie !

- Mademoiselle, parce que je doute qu'avec votre caractère vous ayez trouvé un mari - sachez qu'une bouillie comme vous le dites ne peut pas tuer James Matthew Barrie, celui qui a aidé le monde des sorciers à se débarasser de Montgomery Lynch et qui est directeur du plus beau commerce sur le chemin de Traverse.

Il fit un geste affirmatif de la tête et fixa l'infirmière avec un mélange de fermeté et de vanité. Cependant il n'eut pas le temps de rajouter quelque chose puisque Olivia lui administra de force une cuillérée de cette bouillis. Tout d'abord une grimace apparut sur le visage de l'enseignant puis celui-ci recracha tout par terre.

- BEURK mais vous voulez me tuer ??

Il n'avait visiblement aucune gêne à avoir recraché cette bouillie sur le sol.

- Mangez-la vous même, moi vous ne m'empoisonnerez pas. Si vous continuez d'ailleurs je vous dénonce à la gazette du sorcier et ce n'est pas une blague ! Ce que je dis je le fais toujours.

Il se demandait vraiment comment les autres pouvaient tolérer une telle nourriture. Bon c'est vrai que pour quelqu'un qui s'était nourrit de cafards durant des mois et des mois c'était un peu fort, mais depuis James avait gouté un nouveau cadre de vie, un cadre qui avec son gros salaire de directeur d'agence et d'enseignant lui permettait de mener une vie de luxe à présent.